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Gergana Ivanova 9 minutes
Les premiers signes d’une perte progressive de collagène se remarquent sur la peau et au niveau des articulations. En réponse à cette problématique, cette protéine structurale, prise sous forme de complément alimentaire, est prisée dans le monde de la nutraceutique. Cependant, face à la multitude de produits disponibles sur le marché, chacun offrant des formes différentes de collagène, il devient crucial de se demander : le collagène marin est-il réellement le meilleur choix ? On fait le point.
Le collagène, l’ingrédient incontournable de la nutraceutique
Le collagène est la protéine la plus abondante chez les animaux. (1) Il représente environ 30% de la masse totale de toutes les protéines du corps humain. (2) Surnommé en dermatologie « l’architecte de la peau », le collagène joue en réalité un rôle essentiel dans la construction et la structure de nombreux tissus. Bien qu’il soit naturellement présent dans notre organisme, sa synthèse diminue progressivement avec l’âge.
Les types de collagène
Même s’il existe une diversité de collagène chez l’homme, on en dénombre 28 types. (2) Les types de collagène les plus étudiés sont le collagène de types 1 et 2.
Le collagène de type I est de loin la forme la plus répandue dans le corps humain, représentant à lui seul 90 % de toutes les protéines de collagène présentes dans l’organisme. (2) Il joue un rôle fondamental dans la structure et la fonction de la plupart des tissus tels que la peau, les os, le cartilage, les tendons, la cornée, les vaisseaux et le cœur. (2) Ainsi, le collagène I crée la charpente à la base de l’organisation tridimensionnelle des systèmes multicellulaires.
Le collagène de type 2 constitue la protéine structurale prédominante dans le cartilage et les articulations. Il confère au cartilage une endurance. En tant que protéine fibreuse structurelle, elle garantit la stabilité, la souplesse et la flexibilité du cartilage.
Les bienfaits du collagène
En tant que protéine la plus abondante dans le corps, le collagène revêt une importance capitale dans le maintien de l’intégrité structurale, de la force et de la résistance du tissu conjonctif, incluant les os, la peau, le cartilage et les vaisseaux sanguins. (3)
Une supplémentation en collagène, en combinaison avec l’exercice physique, peut être bénéfique pour la gestion des troubles dégénératifs touchant les os et les articulations. Cela peut être attribué aux effets stimulants du collagène et de l’exercice sur la matrice extracellulaire des tissus conjonctifs, entraînant une amélioration de leur structure et leurs capacités de charge et de soutien. (4)
Le collagène est également un actif clé pour la peau, représentant entre 75% et 80 % de son poids sec. Principale barrière vis-à-vis de l’environnement extérieur, la peau est sujette à des altérations résultant de troubles dermatologiques, de conditions environnementales, au processus intrinsèque de vieillissement et à la perte de collagène à partir de 30 ans.
Ces dommages, à la fois structurels et fonctionnels, peuvent être accélérés par des facteurs extrinsèques tels que le tabagisme, la consommation d’alcool et l’exposition prolongée au soleil. Tous ces facteurs amènent à l’apparition des rides, la formation de taches brunes et l’épaississement de la peau. Adopter une approche nutritionnelle saine, maintenir une alimentation équilibrée et recourir à une supplémentation à base de collagène aident à soutenir la physiologie des cellules et des tissus cutanés. (5)
Un grand nombre d’essais cliniques ont été menés, démontrant désormais l’efficacité et les bienfaits des peptides de collagène sur les propriétés de la peau, telles que l’hydratation, l’élasticité et la réduction des rides. Par conséquent, le collagène hydrolysé est considéré comme une arme importante dans la lutte quotidienne contre le vieillissement cutané. (5)
Suppléments de collagène : quelles origines choisir ?
Collagène en compléments alimentaires : D’où vient-il ?
Le collagène est une protéine exclusive au règne animal, ce qui implique qu’il n’existe pas de collagène d’origine végétale. En nutraceutique, le collagène utilisé provient donc de sources animales. On compte deux principales sources à partir desquelles le collagène est extrait : les animaux terrestres et les animaux marins.
D’une part, le collagène marin est lui issu des écailles, des arêtes et de la peau de poissons ou crevettes, généralement des coproduits de l’industrie de la pêche.
D’un point de vue écologique, le collagène marin provient d’une ressource jusqu’alors inexploitée. Il devient progressivement une option privilégiée en raison de sa teneur en collagène et de son assimilation. De même, cette forme de collagène suscite moins de controverses éthiques que le collagène bovin et représente une alternative privilégiée par les végétariens.
D’autre part, le collagène bovin est obtenu à partir de la peau ou des os de vaches (8). Des étapes de stérilisation et de liquéfaction sont nécessaires dans le processus. Les collagènes aviaires ou porcins sont moins populaires sur le marché que le collagène bovin.
Collagène d’origine marin ou bovin : quelle forme privilégier ?
Bien que le collagène utilisé dans les suppléments provient principalement de sources bovines, le collagène marin gagne en popularité. Toutefois, le collagène bovin présente plusieurs avantages qui en font une option plus efficace :
Tout d’abord, afin de tirer tous les bénéfices du collagène dans les indications de la peau, la dose efficace à prendre est de 2,5 g de collagène bovin (6), tandis qu’elle est de 5 g, soit le double, pour le collagène marin. (7) Par conséquent, une quantité moindre de collagène bovin est donc nécessaire pour obtenir une efficacité similaire par rapport au collagène marin.
Il convient de noter que le collagène bovin est reconnu pour sa richesse en hydroxyproline, un acide aminé essentiel à la synthèse de collagène. On en trouve 11,9 g pour 100 g de protéines bovines, contre 10,6 g pour 100 g de protéines marines. De plus, le collagène bovin présente une meilleure assimilation cellulaire grâce aux intégrines qui relient la membrane à la matrice extra-cellulaire.
Ensuite, le collagène bovin bénéficie d’une origine géographique plus locale. Il provient principalement d’Europe (France, Belgique, Allemagne, Suisse…) quand le collagène marin vient principalement d’Asie.
Enfin, le collagène bovin ne renferme aucun allergène, en comparaison au marin qui peut être critique en cas d’allergie au poisson. En plus de son efficacité, le collagène bovin présente un meilleur goût ! S’il est neutre, celui du collagène marin est plus prononcé par le goût de poisson.
Généralement, le collagène marin nécessite davantage d’additifs : des arômes et des édulcorants sont utilisés pour masquer son goût plus marqué.
D’autres critères de sélection pour bien choisir son supplément de collagène
Le collagène hydrolysé, la forme la plus populaire en nutraceutique
Il est possible de se supplémenter pour compenser la perte inévitable de notre collagène endogène. Cette supplémentation se fait surtout par des peptides de collagène, également connus sous les appellations “hydrolysats de collagène” ou “collagène hydrolysé”.
Le collagène est alors fragmenté en petits peptides mieux assimilables. Le collagène hydrolysé, composé de peptides de faible poids moléculaire (3 à 6 KDa) est obtenu par hydrolyse enzymatique du collagène natif, c’est-à-dire la protéine animale, en milieu acide ou alcalin à une température d’incubation spécifique. (8)
Ces peptides sont facilement digestibles, absorbés et distribués dans le corps. (8) Pour choisir votre supplément de collagène, il est donc essentiel de prendre en considération la taille des peptides, privilégiant un poids moléculaire bas, ainsi que leur composition en acides aminés. Ces deux critères garantiront une biodisponibilité et une efficacité optimales. (8)
Le profil d’acides aminés du collagène
Lorsque vous choisissez votre supplément de collagène, en plus d’examiner la taille des peptides, il est primordial de regarder leur composition en acides aminés, en particulier la glycine, la proline et l’hydroxyproline. Optez pour des profils riches en ces trois acides aminés spécifiques afin de favoriser une bonne production de collagène par l’organisme.
À savoir, la glycine est l’acide aminé principal du collagène et participe, avec l’hydroxyproline, à la synthèse du collagène dans l’organisme.
Sources :
- Shoulders MD, Raines RT. Collagen structure and stability. Annu Rev Biochem. 2009;78:929-58. doi: 10.1146/annurev.biochem.77.032207.120833. PMID: 19344236; PMCID: PMC2846778.
- CNRS. Les secrets de l’assemblage du « bon » collagène dévoilés. 13 mars 2017.
- Li P, Wu G. Roles of dietary glycine, proline, and hydroxyproline in collagen synthesis and animal growth. Amino Acids. 2018 Jan;50(1):29-38. doi: 10.1007/s00726-017-2490-6. Epub 2017 Sep 20. PMID: 28929384.
- Khatri M, Naughton RJ, Clifford T, Harper LD, Corr L. The effects of collagen peptide supplementation on body composition, collagen synthesis, and recovery from joint injury and exercise: a systematic review. Amino Acids. 2021 Oct;53(10):1493-1506. doi: 10.1007/s00726-021-03072-x. Epub 2021 Sep 7. PMID: 34491424; PMCID: PMC8521576.
- Sara Sibilla, Martin Godfrey, Sarah Brewer, Anil Budh-Raja, Licia Genovese. An Overview of the Beneficial Effects of Hydrolysed Collagen as a Nutraceutical on Skin Properties: Scientific Background and Clinical Studies. The Open Nutraceuticals Journal, 2015, 8: 29-42.
- Proksch et al., 2020.
- Proksch et al., 2014.
- León-López A, Morales-Peñaloza A, Martínez-Juárez VM, Vargas-Torres A, Zeugolis DI, Aguirre-Álvarez G. Hydrolyzed Collagen-Sources and Applications. Molecules. 2019 Nov 7;24(22):4031. doi: 10.3390/molecules24224031. PMID: 31703345; PMCID: PMC6891674.