TDAH chez l’enfant : un traitement par la micronutrition ?

Publié par : Gergana IvanovaGergana Ivanova 9 minutes

Le Trouble De Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble du neurodéveloppement, complexe et difficile à repérer. Il touche environ 3% des adultes  et 5,9% des enfants d’âge scolaire (soit 1 à 2 par classe), avec 3 garçons pour 1 fille (1,2)

Pour apporter un bien-être à l’enfant et l’accompagner dans son développement, des chercheurs tentent de mieux comprendre les causes à l’origine de ce trouble mental. De même, des travaux récents confirment l’importance de l’approche nutritionnelle et micronutritionnelle dans ce syndrome. On fait le point.

Trouble De l’Humeur et de l’Attention (TDAH) : qu’est-ce que c’est ?

TDAH : une triade de symptômes difficile à identifier avec précision

Hyperactivité, instabilité psychomotrice, hyperkinésie, troubles de l’attention avec hyperactivité, troubles déficitaires de l’attention… Il existe une multitude d’appellations pour parler des enfants atteints de TDAH.

Ce trouble neurodéveloppemental associe 3 dimensions cliniques tant chez les enfants que les adultes :

  • une agitation motrice anormale (hyperactivité)
  • des troubles de l’attention
  • une impulsivité exagérée

Toutefois, si certains enfants présentent davantage d’hyperactivité et d’impulsivité, d’autres présentent plus de symptômes d’inattention. Ils sont plus ou moins intenses en fonction de chaque enfant ou adolescent.

De même, ils se manifestent de façon différente en fonction de l’âge ou encore du contexte de vie. Ce sont leurs présences dans plusieurs environnements (à la maison, à l’école) et leur persistance dans le temps qui caractérise ce trouble.

Le TDAH est également associé à des troubles anxieux, des troubles du sommeil (3), des difficultés d’apprentissage (4), une moindre réussite scolaire (5)(6) et une moindre qualification professionnelle.

Les signes évocateurs de ce trouble, repérés généralement par l’école et les parents, peuvent parfois être confondus avec d’autres problèmes d’attention chez l’enfant, rendant le diagnostic complexe. Seule une évaluation rigoureuse par un médecin spécialiste du trouble permet de confirmer le diagnostic et de proposer une prise en charge adaptée.

Les causes du TDAH

Le TDAH est un trouble multifactoriel : différents facteurs peuvent l’expliquer.

Tout d’abord, le TDAH apparaît chez des enfants prédisposés génétiquement à ce syndrome. En effet, la première hypothèse étiologique de son apparition est génétique. Les premières études ont commencé au milieu des années 1990. Depuis, les gènes DRD4 et DAT 1 impliqués dans le transport de la dopamine ont été mis en évidence. (8)(9)

Ensuite, certains facteurs de risque pendant la grossesse ont été identifiés (8) : alcoolisme et tabagisme durant la gestation, déficit en iode chez la mère, exposition à des toxiques (pesticides, solvants…), prématurité, souffrance fœtale…

D’autres causes ont été mises en évidence, telles qu’un déséquilibre entre neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline et sérotonine), ou encore des anomalies dans certaines régions du cerveau.

La recherche a par ailleurs montré que le TDAH n’est pas causé par des besoins affectifs non comblés ni par des problèmes neuropsychologiques. (8)

La prise en charge médicale du TDAH

Les troubles pathologiques de l’attention ont de réelles conséquences sur la qualité de vie. Ils affectent à la fois l’estime de soi et le développement émotionnel et relationnel, ainsi que l’apprentissage scolaire parfois majeur conduisant à des situations d’échec.

La prise en charge des enfants atteints du TDAH doit ainsi être multimodale : elle engage différents professionnels de santé, en fonction des symptômes propres à l’enfant. Généralement, une prise en charge non médicamenteuse est mise en place en première intention, associée à des mesures psychologiques, éducatives et sociales.

Selon les besoins de l’enfant, un traitement médicamenteux peut être utilisé.

Les prises en charge en micronutrition

La nutrition a une influence positive sur le TDAH. Plusieurs études ont exploré les bénéfices d’un équilibre micro-nutritionnel sur ce trouble. Limiter les additifs alimentaires, éviter les sucres concentrés, favoriser certains micronutriments…  Un ensemble de mesures peut aider l’enfant TDAH à mieux gérer son trouble.

Des vitamines et minéraux bénéfiques pour le TDAH

D’une part, plusieurs études montrent que les enfants atteints de TDAH présentent un déséquilibre des niveaux de fer et de zinc. (10, 11, 12) À savoir, le déficit en zinc est plus important chez les enfants ayant un faible appétit, en période de croissance mais aussi chez des enfants présentant des infections ou des terrains inflammatoires de bas grade à répétition. (9) D’autres études sont nécessaires pour clarifier les bénéfices de ces deux minéraux dans l’étiologie du TDAH. 

D’autre part, alors que le rôle de la vitamine D et du magnésium sur la croissance osseuse est bien connu, des études récentes émergent sur leurs effets potentiels sur le TDAH. Dans une étude, la co-supplémentation en vitamine D (50 000 UI/semaine) et en magnésium (6 mg/kg/jour) pendant une durée de 8 semaines a montré une amélioration de la fonction comportementale et de la santé mentale des enfants atteints de TDAH. (13)

Les Oméga 3 : des résultats prometteurs chez certains enfants

Il existerait un lien étroit entre acide gras polyinsaturés oméga-3 et le développement cognitif des enfants.

Une supplémentation en acides gras a montré une amélioration des problèmes éducatifs et comportementaux chez les enfants présentant les critères TDAH dans une étude publiée en 2005. (14) Des effets ont également été retrouvés dans l’apprentissage scolaire tant en écriture qu’en lecture.

De plus, une corrélation positive entre une complémentation en oméga 3 et l’amélioration des troubles TADH a été démontrée par plusieurs études récentes (15), notamment dans le contrôle des crises (16) et  dans les performances cognitives (17).

Enfin, des niveaux insuffisants de vitamine D, d’EPA ou de DHA, associés à des facteurs génétiques et à des périodes clés du développement, augmentent le risque de dysfonctionnement sérotoninergique, de troubles neuropsychiatriques et de dépression, d’après une étude de 2015. (18) 

Cette étude a montré qu’un apport adéquat en acides gras oméga-3 et en vitamine D contribue à prévenir et à moduler la gravité du dysfonctionnement cérébral. En effet, la synthèse, la libération et la fonction de la sérotonine dans le cerveau sont modulées par la vitamine D, ainsi que l’EPA et le DHA. De même, la sérotonine du cerveau est synthétisée à partir du tryptophane, qui est activé par la vitamine D.

Microbiote intestinal : une piste pour traiter les troubles du comportement ?

Le microbiome pourrait contribuer à l’étiologie du TDAH via l’axe intestin-cerveau. Une étude récente a étudié les différences potentielles dans le microbiote intestinal entre des participants atteints de TDAH et des témoins sains. Cette étude suggère que la composition du microbiote intestinal est associée aux habitudes alimentaires et liée à la susceptibilité au TDAH. (19)

Des études supplémentaires sont nécessaires pour apporter des preuves solides en faveur d’un traitement basé sur des interventions ciblant le microbiote.

Sources :

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