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Gergana Ivanova 7 minutes
Manque de motivation, déprime, humeur maussade…tous ces signes peuvent témoigner d’un manque de dopamine. Voyons ce qui cause le manque de « l’hormone du bienêtre » et les différentes clés pour optimiser sa production afin de retrouver motivation et dynamisme.
La dopamine, qu’est-ce que c’est ?
La dopamine est un neurotransmetteur et une substance chimique présente dans le cerveau. Son rôle est essentiel dans la transmission des différents signaux entre les neurones. Elle agit comme un messager chimique et transmet des informations entre les différentes parties du cerveau et du système nerveux.
La dopamine est impliquée dans de nombreuses fonctions cérébrales comme le mouvement, la motivation, la régulation de l’humeur, la récompense, la mémoire et la cognition. Elle contribue également à la régulation de la pression artérielle et à la fonction endocrinienne.
Quand elle est libérée dans certaines régions du cerveau, elle peut produire une sensation de récompense, de plaisir, de satisfaction. La libération de dopamine procure des émotions positives qui renforceront les comportements associés et encourageront leur répétition.
Il est important de maintenir un équilibre approprié de dopamine dans le cerveau pour s’assurer d’un fonctionnement cérébral sain.
La tyrosine, un acide aminé indispensable à sa production
Mais d’où provient la dopamine ? La dopamine est synthétisée à partir de l’acide aminé tyrosine, qui en est son précurseur direct. La tyrosine sera ensuite convertie en dopamine grâce à une série d’étapes biochimiques.
D’abord convertie en L-DOPA par l’enzyme tyrosine hydroxylase, la tyrosine sera ensuite transformée en dopamine par la tyrosine décarboxylase, une autre enzyme.
Si l’organisme ne reçoit pas suffisamment de tyrosine, il peinera à produire suffisamment de dopamine. Par conséquent, un apport adéquat de tyrosine par l’alimentation ou par la micronutrition est indispensable pour soutenir la synthèse normale de la dopamine.
Quelles sont les causes d’un manque de dopamine ?
Vous l’aurez compris, la cause de la déficience en dopamine est le manque évident de son acide aminé précurseur : la tyrosine. Par ailleurs, les troubles neurologiques, les facteurs environnements ou les comportements de vie peuvent renforcer cette carence.
Une carence en dopamine est symbolisée par une dégradation des neurones dopaminergiques. Ce phénomène se produit notamment à cause de la consommation excessive et répétée de stimulants divers tels que l’alcool, le café, le tabac, les jeux de hasard ou même les réseaux sociaux !
Plus la consommation de ces stimulants sera élevée, plus la dose nécessaire pour ressentir une sensation de bien-être augmente. C’est ainsi que se créé le cercle vicieux de la dépendance.
Notre cerveau s’habitude à libérer la dopamine par des stimulants artificiels et il lui est plus difficile de produire l’hormone par des stimulants naturels.
Par ailleurs, le stress (encore lui ! ) chronique, la déprivation de sommeil, une alimentation déséquilibrée ou l’exposition à des toxines perturbent la production et la régulation de la dopamine.
Quels signes témoignent d’un manque de dopamine ?
Un manque de dopamine se repère par divers signes physiques et surtout psychologiques. Ceux-ci peuvent affecter l’humeur, la motivation, les fonctions cognitives et perturber le déséquilibre de notre fonctionnement global. Voici quelques troubles couramment causés et entretenus par un manque de dopamine :
- La dépression : un faible niveau de dopamine peut contribuer à la dépression. Celle-ci se manifeste par un manque d’envie, une humeur maussade permanente, la perte d’intérêt pour les activités du quotidien, une diminution de l’énergie et des pensées négatives fréquentes.
- L’anxiété : elle se caractérise par une sensation d’oppression, des pensées obsessionnelles ou une panique inexpliquée. Le manque de l’hormone du « bien-être », peut fortement amplifier la sensation d’anxiété.
- Le manque de motivation : la dopamine s’entretient par le circuit poursuite-récompense. Elle est nécessaire pour accomplir une tâche qui nous procurera du plaisir. Une motivation faible ou flottante, une perte d’envie pour les activités habituelles peut témoigner d’un manque de dopamine.
- L’impulsivité : Dans certains cas, le manque de dopamine peut s’associer à des comportements impulsifs et une difficulté à prendre des décisions réfléchies.
- Des tremblements : Un manque de dopamine prolongé peut provoquer des tremblements ou une augmentation des mouvements involontaires. C’est ce qui s’observe dans la maladie de Parkinson.
Enfin, d’autres signes tels que des problèmes de coordination, un sommeil altéré, des problèmes de mémoire peuvent amplifier le manque de dopamine.
Comment corriger un manque de dopamine ?
Maintenant que nous connaissons les causes du manque de dopamine, voyons comment corriger sa déficience.
Corriger les apports nutritionnels
Nous l’avons vu, la dopamine est synthétisée à partir de la tyrosine. Pour stimuler naturellement sa production il est conseillé de consommer des aliments qui contiennent cet acide aminé. On retrouve notamment la tyrosine dans les protéines. Cap sur les viandes (de qualité et bio de préférence), les produits laitiers, les œufs, les poissons, les noix ou les graines. Aussi, la tyrosine se trouve dans certains légumes, fruits et légumineuses.
De plus, pour optimiser son absorption, il est recommandé de conseiller ces aliments au bon moment. D’un point de vue chronobiologique, pour favoriser la conversion de tyrosine en dopamine, il est recommandé de consommer les aliments protéinés le matin, au petit déjeuner. Œuf, saumon, fromage blanc, houmous, on les intègre au saut du lit !
Corriger les apports micronutritionnels
Au-delà de la consommation d’aliments riches en tyrosine, il est également nécessaire d’apporter les cofacteurs indispensables à la conversion de cette tyrosine en dopamine. Ces cofacteurs sont des vitamines et des minéraux, tels que le magnésium, les vitamine B6 et B9, le zinc ou encore le fer.
Bien qu’on les retrouve dans l’alimentation, il faudrait manger un nombre conséquent de calories pour atteindre les doses nutritionnelles recommandées.
L’optimisation des apports micronutritionnels peut se faire par la supplémentation. En choisissant un complexe vitaminique qui combine tyrosine, magnésium, zinc et vitamines du groupe B, vous couvrez vos besoins quotidiens.
Revoir son mode de vie
Enfin, pour se sentir motivé au quotidien et favoriser la production naturelle de dopamine une approche globale est recommandée.
Cela passe par :
- Revoir son assiette et consommer des aliments riches en tyrosine au bon moment de la journée
- Privilégier son sommeil en dormant suffisamment dans un cadre propice (pas de bruit, de lumière, une chambre à bonne température et une literie confortable)
- Réduire son stress en comprenant d’où il provient et si nécessaire se faire aider par un professionnel pour mieux le gérer
- S’accorder des activités plaisantes : balades en pleine nature, hobbies artistiques, musique, passe-temps créatifs, moments sociaux qualitatifs
- Réduire les mauvaises drogues : alcool, tabac, jeux-vidéos, sucres rapides…toutes ces habitudes entravent considérablement le niveau de motivation. Petit à petit, essayez de remplacer les mauvaises drogues par des solutions qui vous procureront un bien-être continu
- Entreprendre (ou reprendre) une activité sportive régulière : le sport est une activité idéale pour booster sa synthèse de dopamine. Vous connaissez la sensation après une séance ? C’est le circuit effort-récompense qui est activé et la dopamine qui se libère. Une étude a démontré que cette libération est maximale après 20 minutes d’entrainement physique (1).
Sources :