Vitamine C : quelle efficacité chez les patients Covid ?

Publié par : Gergana IvanovaGergana Ivanova 8 minutes

Alors que la pandémie de coronavirus Sars-CoV2 continue de se propager, les scientifiques se mobilisent pour trouver des solutions préventives et curatives. Plusieurs études ont cherché l’efficacité de la vitamine C  pour prévenir la COVID-19  et protéger les personnes présentant une infection par le SARS-CoV-2.

La vitamine C, un allié indispensable à la santé

L’acide ascorbique, un rôle clé pour l’immunité et contre le stress oxydatif

La vitamine C, aussi appelée acide ascorbique, est une substance organique présente à très faible dose dans l’organisme humain. Ce dernier ne sait ni la synthétiser, ni la stocker. Si la plupart des mammifères sont capables de la fabriquer, l’Homme a perdu cette capacité au cours de l’évolution (1). Pour autant, la vitamine C est nécessaire au maintien de l’équilibre vital.

Ses bienfaits sur l’organisme sont innombrables. Elle intervient dans la formation normale de collagène pour assurer le bon fonctionnement des vaisseaux sanguins, des os, des cartilages, de la peau, des gencives et des dents. Outre ses effets dans la formation et le maintien des tissus, elle participe aussi à un métabolisme énergétique normal, à réduire la fatigue et au fonctionnement normal du système nerveux.

Du fait de son action sur le système immunitaire et de sa capacité antioxydante, cette vitamine est particulièrement étudiée dans la recherche anti-COVID. Ces deux rôles sont en effet primordiaux dans la défense immunitaire, et spécialement dans la réponse à l’infection par le virus du COVID-19.

Un déficit en vitamine C : quelles causes ? quelles conséquences ?

Altération de l’état général, baisse d’énergie, fatigue, perte de poids, retard de cicatrisation des plaies superficielles… Ces signes sont le résultat d’un manque en vitamine C.

De plus, un déficit en vitamine C entraîne une diminution de l’immunité et une plus grande vulnérabilité aux infections (2). Dans de rares cas et dans les pays peu développés ou victimes de malnutrition, une carence prolongée et importante en vitamine C peut entraîner le scorbut (déchaussement des dents, atteinte aux gencives, saignements…) (1).

Si l’on croyait cette “maladie des marins” disparue dans les pays développés, elle a bel et bien fait son grand retour dans divers pays, notamment en Europe. Elle frappe tout particulièrement les personnes en grande précarité et aux régimes alimentaires déséquilibrés, comme c’est le cas aujourd’hui au Royaume-Uni.

Profiter des bienfaits de la vitamine C avec un apport journalier suffisant

Comme beaucoup de vitamines, la vitamine C est hydrosoluble. Elle est donc éliminée dans les urines. On comprend alors l’importance d’apporter quotidiennement de la vitamine C par l’alimentation ou par supplémentation. Les aliments naturellement sources de vitamine C comprennent : les fruits dont les agrumes (citron, kiwi…), les légumes verts ainsi que certains condiments comme le persil.

La valeur nutritionnelle de référence est de 80 mg par jour. Dans certaines conditions, les besoins peuvent être augmentés comme c’est la cas chez la femme enceinte, allaitante et les personnes âgées.

De même, un apport supplémentaire est conseillé chez les fumeurs car ils sont sujets à un stress oxydatif plus élevé. De même, les enfants ne sont pas épargnés par une déficience en vitamine C et doivent faire face à des besoins nutritionnels spécifiques.

La vitamine C, des effets immunomodulateurs

La vitamine C contribue à l’immunité en soutenant diverses fonctions cellulaires du système immunitaire inné et adaptatif. (2)

D’une part, elle agit sur le système immunitaire inné, la première barrière de protection. Celle-ci comprend les barrières physiques (comme le mucus recouvrant les muqueuses) et les cellules capables de reconnaître l’antigène.

La vitamine C s’accumule dans les cellules phagocytaires (1), telles que les neutrophiles. Elle amplifie rapidement la chimiotaxie et renforce la phagocytose et la destruction des microbes. (2) Elle diminue la sécrétion par les monocytes de cytokines pro-inflammatoires pouvant participer à l’emballement de la réponse inflammatoire face à l’invasion virale.

D’autre part, l’acide ascorbique participe à la réponse immunitaire adaptative. En effet, elle s’accumule également dans les lymphocytes et accélère la différenciation et la prolifération des lymphocytes (cellules B et T). (2)

La vitamine C, un puissant antioxydant bénéfique pour la fonction immunitaire

Tout d’abord, l’acide ascorbique soutient la fonction de barrière épithéliale contre les agents pathogènes et favorise l’activité d’élimination des oxydants de la peau.

Dans l’infection respiratoire par les virus, c’est le stress oxydatif qui induit l’inflammation des poumons. Les propriétés antioxydantes de la vitamine C lui permettent de piéger les radicaux libres et les dérivés actifs de l’oxygène et de restaurer les dommages cellulaires.

Enfin, les infections respiratoires graves se traduisent par une inflammation élevée et par une production de radicaux libres, conduisant une diminution des antioxydants comme la vitamine C. (3)

La vitamine C, une approche thérapeutique efficace contre la COVID-19 ?

De nombreuses études ont été menées ou sont actuellement en cours afin de mesurer l’intérêt de l’acide ascorbique dans le développement et/ou la sévérité de la maladie COVID-19.

Une supplémentation en vitamine C pendant la phase aiguë de la maladie semble nécessaire (3). En effet, les personnes atteintes d’une infection à la COVID-19 semblent présenter un statut de vitamine C appauvri (3). De plus, la supplémentation orale en vitamine C à dose élevée peut également améliorer le taux de guérison dans les cas moins graves. (3)

Bien qu’il soit établi qu’un apport en vitamine C par voie orale contribue au bon fonctionnement du système immunitaire, les études s’intéressent davantage à ses effets par voie intraveineuse. L’administration de vitamine C par voie intraveineuse aux patients atteints de pneumonie, de septicémie et de syndrome respiratoire aigu semble diminuer la gravité de la maladie et améliorer potentiellement le taux de survie (3).

En effet, plusieurs essais contrôlés randomisés suggèrent que l’administration de vitamine C par cette voie peut améliorer les paramètres d’oxygénation, réduire les marqueurs inflammatoires, diminuer le nombre de jours d’hospitalisation et réduire la mortalité, en particulier chez les patients les plus gravement atteints. (3)

Une étude a été entreprise à l’hôpital universitaire de Liège, en Belgique, pour explorer les dommages oxydatifs et leur relation avec l’inflammation, chez 9 patients adultes, gravement malades hospitalisés pour une pneumonie COVID-19 sévère. Les résultats démontrent un statut du stress oxydatif fortement altéré chez ces patients : certains antioxydants dont la vitamine C étaient en déficit. (5)

Encore faut-il que la vitamine C pénètre dans la cellule

Toutefois, la vitamine C n’est pas correctement assimilée par les cellules. Cela est dû au fait que cette vitamine est lipophobe. En effet, elle ne traverse pas correctement la couche lipidique des membranes cellulaires. Des doses particulièrement élevées vont amener la vitamine à se regrouper à l’extérieur des cellules.

Elle commence alors à produire des oxydants selon une étude, elle devient alors pro oxydante (6). Il apparaît donc nécessaire pour son efficacité de présenter un niveau de transporteur adéquat pour que la vitamine puisse être absorbée par les cellules. Mais, certaines conditions comme l’arthrose, l’hypertension, le diabète et le vieillissement sont associées à une diminution significative d’au moins un sous-type de transporteur de la vitamine C (6).

Ainsi, les personnes plus vulnérables à la maladie du COVID-19 présentent généralement des niveaux de transporteur réduisant le bénéfice d’un apport supplémentaire de vitamine C.

Des études sont actuellement en cours pour mesurer l’efficacité de la vitamine C chez les patients touchés par la COVID-19. En effet, certains essais cliniques  n’ont pas montré d’effets significatifs. (7) Cependant, il est indispensable de couvrir les besoins journaliers contenus de ses effets bénéfiques pour un système immunitaire opérationnel et non altéré.

Sources :

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