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Accompagnement et prévention de la maladie d’Alzheimer par la micronutrition

Publié par : Gergana IvanovaGergana Ivanova 9 minutes

Accompagnement et prévention de la maladie d’Alzheimer par la micronutrition

La maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus fréquente dans le monde. (1) Elle forme la première cause de démence et représente 60 à 70% des cas (2). Elle se manifeste par un déclin lent et progressif des fonctions cognitives ainsi qu’une perte d’indépendance et d’autonomie. Les médicaments permettent d’assurer une meilleure qualité de vie des personnes touchées.

Mais, en l’absence de traitement curatif, la micronutrition constitue une solution prometteuse. En effet, les micronutriments aux pouvoirs antioxydants permettent de lutter contre le stress oxydatif et agissent ainsi sur le développement de la maladie. On fait le point.

La maladie d’Alzheimer, une pathologie neurodégénérative complexe

Découverte en 1906 par le neurologue Alois Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui s’attaque à l’influx nerveux du cerveau (3). Elle est la troisième cause de mortalité en Europe après les maladies cardiovasculaires et le cancer (2).

Même si le déclin cognitif est à ce jour incurable, l’évolution de cette maladie varie beaucoup d’une personne à une autre. Elle se caractérise par la destruction progressive des neurones et par la synthèse insuffisante de neurotransmetteurs.

Ceci entraîne une diminution des fonctions intellectuelles, comme la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, la planification, la perception, l’attention ainsi que l’orientation dans le temps et l’espace (1).

Maladie d’Alzheimer : Quelles causes ?

Les causes de la maladie d’Alzheimer sont encore mal connues. Toutefois, elle se caractérise par deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires. Chacune de ces lésions cérébrales est associée à une protéine : le peptide ß‑amyloïde pour les plaques amyloïdes, ainsi que la protéine Tau phosphorylée pour les dégénérescences neurofibrillaires (4).

Le peptide ß‑amyloïde naturellement présent dans le cerveau s’accumule sous l’influence de divers facteurs génétiques et/ou environnementaux. L’augmentation de la densité des plaques amyloïdes induirait une toxicité pour les cellules nerveuses et une augmentation de la phosphorylation de la protéine Tau. 

Cette dernière est une protéine jouant un rôle important dans la structure des neurones et le maintien de leurs réseaux. Une dégénérescence neurofibrillaire apparaît et entraîne la mort de cellules nerveuses (5).

Maladie d’Alzheimer : Quels facteurs de risques ?

L’âge forme le principal facteur de risque avéré de la survenue de la maladie. En effet, elle touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans. Seulement 2% des cas surviennent avant l’âge de 65 ans. Il s’agit alors principalement de formes héréditaires. (2)

Par ailleurs, elle peut être liée à une cause génétique : plusieurs mutations ont d’ailleurs été mises en évidence. De même, le stress oxydatif, un processus augmenté dans le cerveau avec le vieillissement, pourrait également jouer un rôle dans la pathogenèse de la maladie. (2)

Enfin, des facteurs de risque environnementaux (traumatismes crâniens, antécédents psychiatriques, mauvais régime alimentaire, alcool, tabac, ménopause, diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires…) ont été aussi mis en cause (2,6).

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est réalisé en deux étapes. La première consiste à faire un bilan neurologique pour identifier la présence de troubles cognitifs. Le but étant d’évaluer la fonction cognitive en examinant la mémoire, le langage, l’orientation spatio-temporelle, le raisonnement, la compréhension et l’attention.

Pour la deuxième étape, des examens sont réalisés en laboratoire afin de rechercher la présence ou non de signes spécifiques de la maladie. (2)

Les micronutriments bénéfiques dans la prévention de la maladie d’Alzheimer

Des micronutriments sont aujourd’hui largement étudiés, notamment les acides gras oméga-3, certaines vitamines, minéraux, oligo-éléments et phytomicronutriments.

Les phytomicronutriments pour réduire le stress oxydatif

Parmi les phytomicronutriments, on retrouve les caroténoïdes et les polyphénols. Ces molécules d’origine végétale sont capables de lutter contre les radicaux libres en les neutralisant. De plus, ils auraient des effets bénéfiques sur le développement de la maladie d’Alzheimer.

Les caroténoïdes et la santé cérébrale

Certains caroténoïdes, en particulier le bêta-carotène, ont une forte activité provitamine A. Cette vitamine aide au maintien d’une vision normale. Les caroténoïdes sont également reconnus pour leurs facultés antioxydantes, luttant contre le stress oxydatif.

Des études ont exploré l’effet du bêta-carotène et ses propriétés antioxydantes sur la prévention et le développement de la maladie d’Alzheimer. Ce puissant antioxydant agirait sur l’agrégation des plaques bêta-amyloïde selon des études in-vitro. (7)

D’autres caroténoïdes ont été étudiés tels que le lycopène, la lutéine et le zéaxanthine. Des taux sériques bas en ces caroténoïdes sont associés à un risque plus élevé de développer une maladie d’Alzheimer chez les plus de 50 ans (2). De même, le lycopène apparaît comme un neuroprotecteur utile. (4)

Par conséquent, une alimentation riche en caroténoïdes diminuerait les risques de développer la maladie. Ils sont présents dans les fruits et légumes. Par exemple, pour un homme adulte, la recommandation est de 6 mg de bêta-carotène par jour. La consommation d’une portion de carotte de 120 g par jour permet de couvrir ses besoins. (8)

Les polyphénols contre le vieillissement du cerveau

Les polyphénols comptent parmi les antioxydants les plus puissants et aident à éliminer les espèces réactives de l’oxygène (ERO). L’activité antioxydante de ces molécules organiques produites par le métabolisme secondaire des plantes équivaudrait à celle de la vitamine C et de la vitamine E,  voir même supérieure (2).

Un régime enrichi en polyphénols protégerait l’organisme du stress oxydatif, et par extension, de la maladie d’Alzheimer. (9) En consommer régulièrement et à long terme pourrait par conséquent avoir une incidence dans la prévention de l’apparition de la maladie.

Dans l’alimentation, il existe une grande diversité de polyphénols. Les fruits et les boissons comme le thé vert sont particulièrement enrichis (10).

Les autres micronutriments essentiels au cerveau

Les flavonoïdes contenus dans le thé et le chocolat ont été étudiés. La consommation de ces aliments riches en antioxydants entraînerait une prévalence plus faible d’avoir une cognition altérée. (2)

De même, un régime alimentaire pauvre en oméga-3 et en antioxydants entraîne une résistance plus faible à la neurotoxicité (11). La consommation d’acides gras oméga-3 peut constituer un traitement prophylactique potentiel et améliorer la mémoire, l’apprentissage et tout autre processus cognitif. (2)

Par ailleurs, une étude s’est intéressée aux effets bénéfiques des oméga-3 sur l’équilibre du microbiote intestinal et l’apparition de plaques amyloïdes (11). En effet, il existerait un lien entre le déséquilibre de la flore intestinale et certains symptômes de la maladie d’Alzheimer selon une étude récente (12).

De plus, certains patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent diverses carences en nutriments, dont le sélénium, les fibres, le fer, les vitamines du groupe B, vitamine C et E. Les personnes présentant un déficit marqué en vitamine B12 semblent plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer.

Elles présentent en effet une cognition et un volume cérébral diminués. Une consommation régulière d’huile d’olive, de légumes, de fruits et de poisson réduirait le déclin cognitif et le risque de développement de la maladie. (2)

Un certain nombre de micronutriments semblent être bénéfiques pour ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer, notamment en agissant sur le stress oxydatif lié à cette pathologie. D’autres recherches sont nécessaires pour affirmer le rôle des micronutriments dans la prévention de la maladie ainsi que les doses nécessaires.

Sources :